LES ATTENTES ET LES PROJECTIONS

La représentation du Monde tient compte de nos attentes et de nos projections...
La représentation du Monde tient compte de nos attentes et de nos projections...

Nos attentes sont nées à partir des suppositions basées sur ce que nous pensons vouloir, en fonction de tout ce que nous avons appris, vécu, retenu de votre parcours de vie ...

Elles sont faites de toutes nos expériences passées et des conclusions émotionnelles, relationnelles, affectives et intellectuelles que nous en avons tiré consciemment et/ou inconsciemment.

La somme de toutes ces conclusions sont nos attentes ! Toutes nos croyances limitantes viennent de nos attentes… elles nous entravent, nous empêchent, nous parasitent, nous polluent...

Elles perturbent notre ciel émotionnel en générant de la frustration, de la colère, de l'envie, et pire de la jalousie et parfois même nos émotions et sentiments peuvent aller jusqu’au mépris.

Nos attentes nous éloignent de la réalité et créent une réalité qui nous laisse en proie au désarroi parfois même au désespoir.

Ce processus est automatique et donc inévitable lorsqu'on n'en est pas conscient... ce qui n'est plus le cas une fois que nous réalisons ce qui se joue entre nous et nous.

 

Quelque soit l’interaction à laquelle nous participons, quelle que soit la dimension du lien, la proximité émotionnelle et/ou affective de la personne avec laquelle nous entrons en contact / en relation, nous sommes soumis à nos attentes.

 

Une emprise indéniablement douloureuse puisque nous sommes comme tenus et retenus en permanence… sous leur joug…

 

Comme une épée de Damoclès qui planerait au-dessus de nos têtes…

 

Et bien sûr, au-delà des attentes que nous nourrissons vis-à-vis du monde, il est également question de toutes les attentes que nous avons vis-à-vis de nous et pour nous !

 

Tout ce que nous nous souhaitons, tout ce que nous fantasmons sur nous et sur ce que nous sommes en devenir… objectivement ou non capables d’être et/ou de faire…

 

Les attentes de certains les laissent dans un étau de masochisme, « je ne peux pas et ne serai jamais cette personne que je rêve de devenir parce que je suis trop nul.le »… ou encore « un jour je serai à cette place là socialement et ils verront bien ! »…

 

Comme animé par la vengeance et porté par une frustration qui ne permet toujours pas d’agir, qui enferme et rend impuissant…

Les attentes peuvent être liées de près ou de loin à la motivation, puisque pour pouvoir y répondre nous élaborons des stratégies… concrètes, dans le faire, le structurel, l’organisationnel… ou s’il s’agit d’attentes affectives ou amoureuses, nous mettons en œuvre des stratégies émotionnelles, relationnelles et intellectuelles. Parfois ou souvent manipulatoires, que ce soit conscient ou inconscient…

 

L’égo joue un grand rôle dans les attentes* :

 

Il y a l’égo-furieux dont le moteur est la colère et qui en grognant croit se mettre en sécurité…

L’égo-fuyant qui panique et angoisse de ne pas être accepté et qui donc s’isole pour se protéger…

L’égo-dépendant qui pleure sur son triste sort et qui a une peur viscérale de la solitude.

L’égo-rigide qui fait tout avec beaucoup de colère pour ne jamais perdre le contrôle…

L’égo-contrôlant autoritaire et colérique qui veut toujours être droit et au plus juste…

L’égo-masochiste qui a honte de lui et de tout et qui a peut d’être libre puisqu’il ne sait pas être lui.

L’égo-saboteur, qui doute encore et encore, l’imposteur qui est persuadé de ne pas être à sa place et qui  craint d’être démasqué.

 

Toutes nos attentes nous révèlent et révèlent nos manquent et blessures de l’enfance, blessures de l’être, de l’égo.

La négociation de l’ego et de l’être peut mener à cette dimension : nos attentes quant à nous-même… la manière dont nous y répondons…

Tout ce que nous projetons de notre réalité intérieure sur l’autre, sur les autres et sur le monde… du plus près de nous au plus lointain… ce que nous croyons être LA réalité et qui est uniquement la nôtre…

 

Respectable, honorable, comme nous, mais beaucoup trop petite, étroite et étriquée pour être une réalité commune…

Il s'agira de projections… une projection est une attente consciente ou inconsciente sur une situation donnée.

Les projections sont la résultante d'une interprétation de la réalité par le biais de nos attentes et non d'un regard objectif posé sur celle-ci.

L’attente suppose une incarnation, un être qui éprouve cette forme d’incomplétude… comme une quête individuelle, sans qu’au fond elle puisse revêtir cette notion tant l’attente n’est pas claire et signifiée de cette manière pour l’être qui la porte et l’investie…

C’est bien le dénominateur commun du phénomène d’attente.

L’égo à partir d’une de ses perceptions, forcément faussée puisque basée uniquement sur sa compréhension du monde… l’égo imagine ou se projette mentalement dans la suite possible et plus ou moins immédiate de la situation, de la relation, du propos, de l’action, de l’état, au-delà de toute marque de clôture… comme si l’attente était une porte ouverte… point !

Comme si nous n’avions pas la capacité émotionnelle et ou affective de la refermer…

Comme pour envisager que la frustration n’existe pas quand nous savons justement que tout est basé sur les limites et combien les limites délimitent, enfants, notre structure psychique… comme elles permettent de bâtir sur un socle solide nos bases. Même si la description de la personnalité en termes statiques serait bien trop exiguë.

Combien la frustration nous prémuni, combien elle est indispensable de la croissance et de l’évolution psychique et nous permet d’accéder à la maturité affective…

Comme une forme d’espoir… une dimension presque magique…ou psychomagique de l’avenir… quelque chose qui ne nous appartient pas et qui tomberait du ciel… l’espoir… l’espoir qui n’engage aucune énergie physique, aucun acte et laisse l’être dans une inertie profonde qui fait que seul l’alignement des planètes, une conjoncture idéale, l’intervention divine, le facteur chance…

Comme si la chance allait venir s’inviter chez vous… attendre que tout soit prêt, que le dîner fume dans la cuisine, que le couvert soit mis et qu’elle n’ait qu’à glisser ses pieds sout la table…   

C’est la projection qui fait l’attente… l’idée que l’on se fait de ce que l’on veut. De l’objet désiré et par « objet » tout est envisageable… l’objet du désir n’est que la symbolique de ce qui nous anime et nous met en tension psychiquement… désignant tout ce qui peut être investi affectivement et/ou émotionnellement…  

L’objet du désir s'identifie à la jouissance, qui se détache du signifiant. Comme une empreinte acoustique liée à un concept et formant avec lui un mot.

L'objectif d'une cure psychanalytique serait précisément de révéler au sujet cette vérité du manque indéfinissable, faisant tomber l'aliénation.

Désirer et posséder.

La résultante de l’attente est la déception puisque notre projection de l’idéal ou de ce que nous aimerions que soit la réalité ne sera jamais celle de l’autre et que de fait il sera incapable d’y répondre et ce même s’il s’associait à cette dimension… même de tout son cœur et de toute son âme il ne pourrait pas envisager notre réalité et donc répondre à nos attentes.

Les projections sont un étrange mélange entre nos attentes, espérances, névroses, de notre conditionnement, mais aussi de ce regard que nous avons décidé de poser sur les choses. Quand elles sont sentimentales (« Je ne peux pas vivre sans lui »), elles peuvent faire l’effet de dangereuses prophéties auto-réalisatrices !

Les projections et les attentes entraînent des déceptions, des jugements, des déconvenues.

L’illusion, c’est la projection. Et, rien n’est plus difficile qu’enterrer une illusion.

Vous devez être la source du changement et de la possibilité et de la question.

et il s’agit donc de changer notre regard pour répondre aux deux éléments, aux deux phénomènes en simultané… la projection et les attentes… puisque de la poule et de l’œuf on ne sait pas dire qui était là le premier…

Lorsque vous êtes en attente au lieu d’être en mouvement, au lieu de vivre et donc de créer, vous commencez à mourir.

Lorsque vous êtes en attente et que vous commencez à créer, vous respirez.

 

Il va s’agir de prendre conscience, de réaliser que tout cette quantité d’énergie psychique perdue, gaspillée à attendre, à réfléchir, à envisager ce que l’autre veut, à ses intentions, est vaine… Une énergie dépensée à perte. Perte sèche.

Cette énergie peut être utiliser à bon escient… en lâchant les projections et cela, nous en sommes maître.sse.

Nous pouvons décider / choisir de nous saisir ou non psychiquement de ce dont nous nous investissons.

Mettre à notre service l’énergie pour changer le cours des choses sans attendre que le destin s’en charge !

 

Ne soyez plus dans l’attente, AGISSEZ ! CREEZ ! VIVEZ !

 

*Extrait tiré de l'ouvrage "PSYCATRICES" écrit par Chaby LANGLOIS aux Editions Guy Trédaniel